La question de l’entrepreneuriat en Afrique fait l’objet de plusieurs débats. Pour Julien & Marchesnay, 1996, l’entrepreneuriat renferme trois notions à savoir, l’entrepreneur, l’entreprise et l’esprit d’entreprise.
Ainsi, nous retiendrons avec Ouédraogo (1999) que l’entrepreneur est un chef d’entreprise, que l’entreprise soit formelle ou informelle. L’entreprise est le domaine d’intervention de l’entrepreneur. Elle est un lieu de création de richesses.
L’esprit d’entreprise est quant à lui l’aptitude créative de l’individu, isolé ou au sein d’une organisation, à identifier une opportunité et à la saisir pour produire une nouvelle valeur ou le succès économique. En d’autres termes, c’est cette aptitude de l’individu ou d’un groupe social à s’engager dans une sorte d’aventure pour créer quelque chose de neuf avec tout ce que cela peut comporter comme risques. C’est la combinaison de ces trois éléments qui traduit la notion d’entrepreneuriat, ce vaste champ d’activités où se mêlent à la fois opportunité, sens des affaires, prise de risques, innovation, invention et créativité, intuition, persévérance, sens de l’organisation, etc., pour aboutir à la création de richesses. (Moumoula, I. A., Bakouan, S., & Méda, M. J. 2020).
L’entrepreneuriat au Burkina Faso passe la plupart du temps par une formation professionnelle. Ainsi, le Ministère de la Jeunesse et de La formation et de l’Insertion professionnelle (MJFIP) possède des centres de formations professionnelles publics qui se répartissent en deux catégories : les centres rattachés au Secrétariat Général appelés centres spécifiques et les centres relevant de l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE).
Ces centres accueillent toute personne âgée de 16 à 30 ans en quête de formation classique et de 40 à 50 ans pour une formation modulaire. Ainsi, les différents thèmes sur l’entrepreneuriat sont des modules que l’on donne sur une durée de deux semaines aux élèves sortants de ces centres. Le coût pour la formation dans les Centres Régionaux de Formation Professionnelle rattachés à l’ANPE est de 47250 Francs CFA. (Agence Nationale Pour l’Emploi, 2018).
En plus de ces centres publics, il existe des centres privés de formations professionnelles, mais sur la base des recherches documentaires, et à ce stade de la réflexion, il est impossible de donner le nombre exact de ces centres privés. Ces centres privés devant également outiller leurs sortants en stratégies entrepreneuriales ne le font pas, car n’ayant pas assez de notions sur l’entrepreneuriat.
Il existe également au Burkina Faso, plusieurs cabinets privés qui sont dans des « circuits fermés » et qui n’offrent leur service qu’à travers des séances de formation ou des forums qu’ils organisent de façon temporaire.
L’entrepreneuriat est de nos jours au cœur de l’agenda des pouvoirs publics au Burkina Faso. De nombreuses initiatives sont prises çà et là pour inciter les jeunes à s’auto-employer. En effet, l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo possède depuis 2009 un dispositif de formation en entrepreneuriat. L’incubateur d’entreprise « UO INNOVA » à travers son slogan « innover pour bâtir l’avenir » s’adresse aux étudiants en fin de cycle pour cultiver, l’esprit d’entreprise en vue de faciliter leur insertion professionnelle.
En somme l’entrepreneuriat au Burkina Faso passe d’abord par une formation professionnelle. Ainsi, il existe au sein du ministère de la jeunesse, de l’emploi et de l’insertion professionnelle une multitude de centres spécifiques et de centres régionaux de formations professionnelles. L’entrepreneuriat est un module que l’on enseigne aux élèves dans ces centres. Cependant, pour une formation en entrepreneuriat à proprement parler, il faut se tourner vers des cabinets privés, ou les institutions publiques qui offrent leurs services à travers des séances de formations et des séminaires qu’ils organisent dans quelques villes du pays. Il est donc impératif d’avoir une cartographie complète des cabinets privés ou publiques, des centres de formations en entrepreneuriat à travers une enquête nationale, afin de vulgariser ces centres.
Références
Agence Nationale Pour l’Emploi (2018). Document Officiel, Politique Nationale d’enseignement et de Formation technique et professionnelle. Ouagadougou, Burkina Faso.
Dialla B. E., 2004, « Les fondements de l'entrepreneuriat au Burkina-Faso ». Série Documents de travail DT-CAPES, N°2004-16, Décembre.
Hien, K. F. (2002). L’entrepreneuriat féminin au Burkina Faso : une étude Exploratoire : CDS Research Report.
Julien P. A., & Marchesnay, M. (1996), L’entrepreneuriat. Paris : Economica.
Moumoula, I. A., Bakouan, S., & Méda, M. J. (2020). Etat des lieux du système d’orientation et des centres de formation à l’entrepreneuriat au Burkina Faso. Rapport produit dans le cadre du projet r4d « Adapter et renforcer l'orientation scolaire et professionnelle pour promouvoir le travail décent dans deux pays d'Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso et le Togo ». Université Norbert Zongo, Koudougou, Burkina Faso.
Ouédraogo, A. (1999). Les déterminants de la création de PME dans un pays d’Afrique Sub-saharienne : une analyse quadri-dimensionnelle du phénomène entrepreneurial au Burkina Faso. Thèse de doctorat nouveau régime en sciences de gestion, Université de Caen, Caen, France.